Travail effectué dans le cadre de l'UE5003EA4B - licence "Sciences de l'Éducation" - Université Charles de Gaulle - Lille3
Thème : Les machines à enseigner
Etudiantes :
BEAUSSART Amélie : abeaussart62@voila.fr
PRUVOST Aline : aline-59@caramail.com
VARLET Jessica : jess.var@voila.fr


UNE MACHINE A ENSEIGNER

1809 : Premier brevet éducationnel américain

En 1809, un dénommé Hug Chard invente une machine à enseigner la lecture, (Mode of Teaching Reading) qu'il fait breveter. C'est le premier brevet connu pour une machine à enseigner.
Les lois d'apprentissage élaborées par Watson et Thorndike serviront de base à Pressey, pour la construction d'un petit appareil destiné à évaluer les connaissances de ses étudiants. Cet appareil permettait de corriger l'erreur instantanément en fournissant une réponse immédiate à la question. Pressey conclut que son appareil pouvait également enseigner. En fait, on y percevait déjà certaines caractéristiques de l'enseignement programmé.
Dans les années cinquante, à la suite des conceptions skinnériennes bien publicisées, l'émergence des machines à enseigner semble être le moment crucial de l'évolution d'une technologie de l'éducation. Elles offrent un contrôle individuel sur le matériel à enseigner. De plus, elles assurent une participation active de l’apprenant et lui donnent une rétroaction immédiate sur ses apprentissages. Les étudiants peuvent donc travailler à leur propre rythme et connaître leur progression de manière objective
Les machines à enseigner de Pressey étaient configurées tant pour une correction automatique de tests à choix multiples que pour l’enseignement. Les étudiants répondaient aux questions à choix multiples en appuyant sur une des quatre clés. Une réponse exacte menait à la prochaine question. Une mauvaise réponse les ramenait à l'exercice.

Les machines à enseigner de Skinner et de Crowder

La principale innovation de Skinner a été de remanier toute l'approche de l'auto-instruction avec sa théorie de l'apprentissage par le renforcement. Skinner va plus loin que Pressey. Ce dernier se concentre principalement sur le "testing" tandis que Skinner met l'accent sur l'apprentissage. Skinner suggère que les idées importantes dans l'utilisation des machines à enseigner et dans l'apprentissage programmé sont issues de ses analyses du conditionnement opérant. Les machines de Skinner sont utilisées pour l'enseignement des mathématiques et de l'épellation. Elle présentent l'information en petites parties. Elles donnent du renforcement positif immédiat et diminuent les possibilités d'erreur de l'apprenant.
Les machines à enseigner de Skinner possèdent des avantages : renforcement immédiat, renforcement après chaque réponse, renforcement de la tâche en elle-même, assurance d’une participation active, adaptabilité aux capacités individuelles, épargne au niveau du temps de travail. La différence significative dans l'approche de Skinner est qu'elle rejette la technique des choix multiples en faveur de réponses composées.
Les idées de Pressey et Skinner ont généré deux tendances dans le développement des machines à enseigner. Les programmes skinnériens utilisent des réponses composées et des séquences faciles qui pas à pas enseignent toute la matière d’un cours. Pressey voit, quant à lui, l'auto-instruction comme utile pour la formation et la révision.
En 1959, Norman Crowder invente une machine à enseigner qui utilise la technique du branchement  pour sa programmation. Ces branchements ressemblent aux branches d'un arbre. Les programmes présentent des informations qui sont ensuite suivies de questions à choix multiples. Si la réponse est bonne, l'apprenant passe à l'information suivante. Si elle est mauvaise, l'apprenant est dirigé vers des exercices de rattrapage pour ensuite revenir à l'exercice qu'il a échoué. Lorsque l'apprenant répond correctement à toutes les questions, il passe par des raccourcis. Ce genre de machine permet de s'adapter aux différences individuelles des apprenants. C'est la machine de Crowder qui prouva à la population qu'il était possible d'apprendre, d'être évalué et de corriger ses erreurs sans la présence d'un enseignant.

Sources :
-    http://tecfa.unige.ch/staf/staf-i/roiront/staf11/Glossaire1-1.doc (carte d’identité / machine à enseigner, travaux d’étudiants)
-    http://www.scedu.umontreal.ca/sites/histoiredestec/histoire/chap11.htm  (P. Bordeleau, Université de Montréal)  
-    http://www.usagers.umontreal.ca/bordelea/fv_travaux/ETA6746-A1997  (travaux d’étudiants sur les technologies en éducation)

[ retour au programme de l'UE ]