1.5    Le cognitivisme  (quelques points de répères)

Pour les béhavioristes, la tâche de la psychologie était d'expliquer les comportements observables comme l'effet de stimuli eux aussi observables. Les processus mentaux tels que ceux mis en œuvre par la pensée, qui ne peuvent pas être observés, n'avaient pas de place dans cette psychologie qui se voulait scientifique. […]
Le premier effet du mouvement cognitif fut donc de libérer la psychologie du carcan béhavioriste et de lui rendre son objet central  : la pensée humaine. Pour les uns, c'était sans doute là l'essentiel. Nombreux sont ceux dont la recherche n’est cognitive qu’au sens - légitime, mais trivial - où elle porte sur un aspect ou un autre de la pensée.  Pour les cognitivistes plus radicaux dont je suis, ce qui caractérise cet ensemble de nouvelles recherches n’est pas seulement ce qu’il étudie, mais comment il l’étudie. Pour nous, l'idée de « mécanisme mental » n'est pas une métaphore dont on risquerait d'abuser. Elle doit être entendue littéralement  : il existe un fonctionnement mécanique de l’esprit. Et c'est en cela, justement, que les sciences cognitives sont susceptibles d’apporter un changement radical dans notre compréhension de l’humain.


SPERBER Dan (1999) Naturaliser l’esprit, in DROIT Roger-Pol & SPERBER Dan, Des Idées qui viennent, Odile Jacob, chapitre 1, pp. 11-24 http://www.dan.sperber.com/naturaliser.htm

On voit quelle distance sépare les tuteurs intelligents des environnements ouverts, et combien les principes didactiques, psychologiques et éducatifs sous-jacents sont antithétiques. L’objectif des premiers est de transmettre des contenus, tandis que les seconds visent le développement des stratégies cognitives des apprenants.

SOUBRIE Thierry (2001) Apprendre à lire grâce a l’hypertexte, Université de Montpellier 3 http://marg.lng2.free.fr/documents/the0010_soubrie_t/the0010.pdf


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